Les foyers féminins s'ouvrent à leur environnement
( Article pour le compte du FNUAP (c) )
Quelque chose a changé dans le foyer féminin de Hay Mohamadi de Marrakech. Le centre est désormais équipé d’une salle multimédia connectée à internet, alors que la salle comportait seulement des ordinateurs réservés aux études. Elle ouvrira bientôt ses portes à tous, et pas seulement aux étudiantes du foyer, moyennant un abonnement symbolique. La personne chargée de l’encadrement vient tout juste de prendre ses fonctions. Elle trouve déjà des difficultés à concrétiser le projet. « j’ai décelé du matériel défectueux, j’attends qu’il soit remplacé », s’exclame-t-elle. Mais rien d’insurmontable, le problème se situe autre part, comment concilier les horaires de cours avec les horaires d’ouverture du cyber ? Un problème épineux que la direction n’a pas encore résolut. Mais quoi qu’il en soit, la salle multimédia répond à une attente importante de la population défavorisée de ce quartier : avoir accès aux technologies de l’information et de la communication à un prix raisonnable. La directrice du foyer nous explique que certaines de ses étudiantes n’arrivent même pas à payer la cotisation mensuelle de trente dirhams. C’est dire la précarité et le besoin d’une telle population. D’ailleurs, ils ne cachent pas leur satisfaction, pour eux ce cyber vient à point nommé et leur permettra de pallier l’absence d’une bibliothèque au sein de l’établissement. Mais attention, pas question d’utiliser la salle à des fins autres qu’éducatives. Elle est consacrée exclusivement à la recherche et l’éducatrice y veille. Autre exemple, le foyer féminin du quartier Azli à Marrakech. Ce dernier bourdonne d’activité. Entre les cours, les multiples ateliers (broderie, coiffure, informatique, peinture sur verre et céramique) et les répétitions d’une pièce de théâtre, les étudiantes sont bien occupées. Parmi elles, des « éducatrices pairs », c’est à dire des jeunes filles particulièrement actives et réceptives qui ont étés formées aux techniques d’écoutes et sensibilisées par rapport aux dangers des maladies sexuellement transmissibles. Ces filles sont chargées ensuite de répandre l’information tout autour d’elles. Et elles se sentent réellement investies d’une mission. Dans la salle des activités socioculturelles aménagée avec l’aide du FNUAP, elles peuvent se réunir, organiser des activités et distribuer des dépliants de sensibilisation. Elles sont fières de la pièce de théâtre qu’elles préparent. Elle raconte l’histoire d’une jeune femme victime de violence et qui essaie par tous les moyens de s’en sortir. Une expérience similaire a été tentée au foyer féminin de Hay Mohamadi. Ces étudiantes ont surtout appris à écouter et à donner de l’importance à leurs interlocuteurs. Les filles ont confiance en elles et se confient tout naturellement. Mais elles vont aussi à la rencontre de leurs paires, souvent dans des conditions informelles «la plupart du temps, on se rencontre au hammam ou chez une voisine ». Mounia, une des bénéficiaire, dit que grâce à cette formation, elle s’est débarrassée de ses tabous, elle ose maintenant aborder avec les filles des thèmes comme la prévention des maladies sexuellement transmissibles et elles les orientent vers le centre de santé. Chose surprenante, elles sont même sollicitées parfois par des adultes… des femmes de 30 à 40 ans leurs demandent conseil. Les éducatrices paires sont aussi les premières à bénéficier de cette formation. L’une d’elle avoue même que la formation lui a apprit comment agir dans sa propre vie. Quelques regrets tout de même, le manque de matériel et la rareté des séminaires de formation.
ZC
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